J’ai cru lire mon avenir dans les lignes de sa main
Malheureusement ce n’était pas le mien
Elle possède un regard à crever des montagnes
A forcer des bunkers à se changer en roses
Elle possède une voix à suspendre le temps
A distraire un soldat en plein champ de bataille
J’ai cru lire mon avenir dans les lignes de sa main
Malheureusement ce n’était pas le mien
Elle possède un sourire à déblayer le ciel
A humilier les astres à narguer le soleil
Et elle possède un rire à courber l’horizon
A dérouiller le fer à torpiller la mort
J’ai cru lire mon avenir dans les lignes de sa main
Malheureusement ce n’était pas le mien
C’était le sien
Le mien était sur l’autre main
Car elle possède un cœur suffisamment énorme
Pour m’y faire rentrer tout encombré d’amour
Pour m’y faire fleurir au gré de ses voyages
Jusqu’à en devenir le havre de mes nuits
Coeur
Sempiternelle offrande au Dieu des éperdus
Me voilà projeté chaque jour plus avant
Dans l’espoir insensé de la voir plus souvent
Dans l’impasse enneigée des fièvres défendues
Corps
Par delà le désir et par delà l’esprit
C’est tout mon être entier amené au supplice
Je meurs à petit feu et tu en es complice
Je la veux hors de moi ne l’as-tu pas compris ?
Coeur
Dès qu’elle m’apparaît se mélangent entre eux
L’allégresse la foi la joie tous azimuts
Mais dès qu’elle est partie son absence me mute
En un immense puits désespérément creux
Corps
Tais-toi odieux démon je ne veux plus t’entendre
Le sien a déjà fait des choix irrémédiables
Pourquoi rester ici ne tente pas le diable
A quoi te sert d’aimer à quoi te sert d’attendre ?
Coeur
Regarde encore ses mains tu trembles de les prendre
Regarde encore ses yeux tu t’y es égaré
Regarde-toi enfin faible et désemparé
Mon pauvre contenant tu as tant à apprendre !
Corps
Tais-toi tais-toi mon coeur je t’en supplie tais-toi !
Je ne t’écoute plus je deviens animal
Je n’ai plus de mémoire ainsi je n’ai plus mal
J’étouffe je contiens je range et je nettoie
Coeur
Tu l’aimes à la folie tu l’aimes c’est flagrant !
Tu ne vis que pour elle tu ne vis que par elle
Mon moindre battement se dirige vers elle
Dans ta moindre expression son impact est si grand !
Corps
Hors de moi hors de moi semeur de zizanie !
Je te chasse de moi je te chasse à jamais !
Je ne veux plus souffrir je veux dire : je l’aimais
Même si pour cela tu dois être banni
Coeur
Tu as déjà perdu contre mes sentiments
Ils se sont infiltrés partout dans tes parois
De ton propre pays tu n’es même plus roi
C’est elle la régente elle éternellement !
C’est ta vie si près de ma vie
Et c’est l’espoir qui crapahute
Ce sont mes doigts frôlant tes doigts
Et c’est l’espoir qui caracole
Ce sont tes yeux droit dans mes yeux
Et c’est l’espoir qui tambourine
Mais ce fut un mot de ta bouche
Et c’est l’espoir qui dégringole
Et c’est l’espoir qui se lézarde
Donnant le jour à des milliers de fleurs noires
Qui grouillent à l’endroit où résidait mon sang
Et qui ne faneront jamais
Qui est tu hors de mon regard ?
Restes-tu cette jeune femme
Qui promène ses hanches souples
Dans les ruelles cannibales
En vérifiant d’une œillade
Que le monde lui appartient ?
Ton ventre reste t’il aussi chaud
Tes seins restent t’ils aussi ronds
Lorsqu’ils s’échappent de mes mains ?
O plénitude de ma vie
Quand tu loves ta tête blonde
Dans le creux de mon insomnie !
Et pourtant je ne connais rien
Ni de tes vœux ni de tes peurs
Qui est tu hors de mon regard ?
Dans ta mosaïque fantasque
Quels sont les motifs récurrents ?
Resté-je toujours le rouet
Du fil doré de tes pensées ?
Et quand remuent tes lèvres tendres
Qu’avouent-elles aux clématites ?
Comme la mer fracasse ses cohortes de dunes contre le rocher
Projetant aux cieux de brûlantes et lourdes salves d’écume
Comme la cognée vient et revient frapper le chêne
Le taillant dans sa chair un peu plus profondément
Comme le soleil flatte de ses rayons son troupeau de nuages
Afin en les perçant d’arriver jusqu’aux terres
Inlassablement je déploierai mes forces
Toute mon énergie et toute ma lumière
A user ton silence ta brume et ton écorce
Pour qu’arrive le jour où je t’apercevrai
J’aurais pu te parler de ces violentes brises
Qui ravagent parfois les rameaux les plus calmes
J’aurais pu te parler des papillons de fièvre
Et des grappes de fleurs que l’on cueille en tremblant
J’aurais pu te parler du carré de printemps
Qui devient extensible au moindre de tes pas
J’aurais pu te parler de l’étoile cruelle
Qui ne brillera plus quand nos yeux brilleront
Mais il y a mon amour si terrible et si fort
Qui obstruait mes mots
Alors je n’ai rien dit qui puisse nous commettre
Et tu t’en es allée
Mademoiselle,
Tout d’abord, je tenais à vous remercier du fond du cœur
Grâce à vous, à votre visage, à votre divin sourire
J’ai pu explorer les tréfonds du sentiment amoureux
Ainsi que du tourment, du désarroi et de la tristesse
Pour les traduire en notes et en mots
Vous restez ma source intarissable d’inspiration
Et je vous suis gré de cela
Mais je vous avoue mademoiselle
Que j’ai atteint aujourd’hui un point de rupture
Je ne veux plus alimenter ma fontaine avec des larmes de peine
Mais avec des larmes de joie
Et puis, je dois vous avouer
Qu’à force de vos refus
Je me retrouve un peu à court de vocabulaire
Dans le registre du désespoir
Ainsi, mademoiselle
Vous prierais-je de tomber incessamment sous peu amoureuse de moi
Afin que me soient délivrés les mots les images les expressions
De l’immense bonheur de cheminer à vos côtés.
Veuillez agréer Mademoiselle
L’expression de mes sentiments distingués quoique exacerbés
Votre poète dévoué
Mon ange mon été ma fièvre mon envol
Ma petite princesse argentine et vivace
Ma ligne d’horizon d’où a jailli l’aurore
Ma certitude folle et mon enchantement
Mon oiseau de bonheur ma mésange mutine
Ma clarinette prompte aux mélodies dorées
Ma myrtille des bois aux multiples éclats
Ma tendre ma câline et ma voluptueuse
Ma clairière secrète où mon cœur se repose
Mon diamant d’astre bleu ma lanterne céleste
Ma vérité soudaine éclatant toute nue
Ma force ma faiblesse et mon comble de joie
Que les heures s’enfuient les unes après les autres
Mon amour de ma vie je reste près de toi
Peu importe le ciel et ses pluies de charbon
Je reste près de toi tant que tu le voudras
A bombarder ta vie de mille mots d’amour
Elle est venue clopin-clopant
Une framboise entre les dents
Elle a réparti sa fortune
Entre le soleil et la lune
Et n’en a pas gardé pour elle
Elle est venue clopin-clopant
Une framboise entre les dents
Il est venu cahin-caha
Un pamplemousse sous le bras
L’un de ses deux yeux ne voit plus
Et l’autre oeil a déjà tout vu
Du moins pour l’instant il le croit
Il est venu cahin-caha
Un pamplemousse sous le bras
Ils sont partis bras d’ssus bras d’ssous
Une cerise autour du cou
Doit-on redouter la débâcle
Ou doit-on crier au miracle ?
Seul l’avenir nous le dira
Ils sont partis bras d’ssus bras d’ssous
Une cerise autour du cou
J’ai bien souvent erré dans ce vaste domaine
De la mélancolie et du délaissement
Mon orgueil en est mort et je veux simplement
Devenir un mouton qu’une bergère mène
Une marionnette aux mains d’une montreuse
Et je lui cacherai que je lui appartiens
Que de mon cœur de bois je ne suis plus gardien
Et que ma seule joie est de la voir heureuse
Je me réveillerai avec un souffle au corps
Et je me lèverai ainsi qu’un vent se lève
Un vent qui n’était plus et qui par un seul rêve
Renaîtra de sa bouche pour exister encor
J’ai saisi un stylo
Et je t’ai rayée de ma vie
Mais non c’était plus fort que moi
Il fallait que tu reviennes parler et rire devant moi
Alors j’ai saisi un plumeau
Et je t’ai balayée de ma vie
Mais non c’était plus fort que moi
Il fallait que tu reviennes danser et chanter devant moi
Alors j’ai saisi un marteau
Et je t’ai ôtée de ta vie
Mais non c’était plus fort que moi
Il fallait que tu reviennes sourire et hanter devant moi
Alors j’ai saisi un couteau
Et je me suis coupé de ma vie
Comme ces bougies magiques que l’on souffle
Sur les gâteaux d’anniversaire
Qui se rallument toutes seules
Mon amour pour toi
Et pourtant que je souffle !
La table s’est envolée
La maison s’est envolée
La ville s’est envolée
Mais ton rire
Opposé à mon souffle
Et la bougie reste allumée